Vous êtes vous demandé le temps que l'on passe dans une journée, une semaine, une année, une vie, à avoir peur...
Peur de mourir, peur de vieillir, peur de la solitude, peur de la maladie, peur du manque, peur du licenciement, peur de la séparation, peur de dire ce qu'on pense, peur de notre part d'ombre, peur de l'avenir...
La liste est infinie.
La peur est une émotion qui a toute son utilité lorsque nos sens veulent nous avertir d'un danger. Mes yeux voient une situation susceptible d'être problématique. Ce stimulus extérieur active notre amygdale qui envoie ensuite l'information à l’hypothalamus et celui-ci déclenche alors nos réflexes vitaux dans notre corps et nous permet de réagir : c'est le cas d'une voiture qui me coupe la priorité, ce stimulus extérieur provoque de la peur, et mes réflexes sont activés dans mon corps pour que je puisse freiner.
Là où la peur devient compliquée à gérer c'est lorsque le stimulus vient de nos pensées. La situation n'est pas encore arrivée mais le fait d'y penser me met dans tous mes états (prendre la parole en public, dire à quelqu'un que je l'aime, quitter mon emploi...). La situation ne s'est pas présentée et elle est peut-être loin de se réaliser, mais la perspective que cette situation arrive fait naître en moi toutes sortes d'émotions inconfortables qui peuvent avoir deux types de réponse de ma part : le défi, oui j'ai peur mais c'est l'opportunité de dépasser mes peurs et mes limites, ou ok alors on verra plus tard. Dans le second cas cette peur a un effet paralysant.
Prenons un exemple que nous avons tous vécu en tant qu'enfant ou parent. La peur du noir ... L'enfant est dans son lit, il se sent isolé et va, dans ses pensées, se fabriquer des monstres sous les placards ou sous le lit. Quelle est la réponse innée du parent ? Il va prendre le temps de venir rassurer l'enfant, il va allumer la lumière "en grand" et ensemble ils vont s'assurer qu'il n'y a rien de cacher sous les meubles, ils vont donc regarder la peur en face. Il va donc commencer par prendre en compte la peur de l'enfant, l'accueillir et la prendre au sérieux, il va ensuite faire la lumière sur la peur de son enfant.
Et bien pourquoi ne ferions-nous pas la même chose avec nos peurs ?
Imaginons-nous sur notre route de la vie, nous avançons et au fur et à mesure de notre balade, nous découvrons des pierres (peurs) sur notre chemin. J'ai donc le choix de faire comme si je ne les voyais pas, quitte à me prendre les pieds dedans, je peux faire demi-tour en voyant ces pierres posées là. Je peux aussi, aller prendre chaque pierre dans mes bras, les considérer, les soulever, pour voir ce qui se trouve en-dessous, et les mettre à l’extérieur de mon chemin.
Je ne parle pas de mettre mes pierres (peurs) sur le chemin de ceux qui m'entourent : une maman inquiète pour l'avenir de son enfant, une amie qui ne comprend pas pourquoi tu te lances dans une nouvelle activité, un conjoint qui ne voit vraiment pas pourquoi tout à coup tu as envie de faire de la danse... Demandez-vous à chaque fois que vous conseillez quelqu'un si vous le faites par amour ou par peur, en projetant sur lui vos angoisses...
Et l'inverse me direz-vous, qu'en est-il de ceux qui viennent nous faire peur avec leurs projections ? Et bien à partir du moment où je suis au clair avec mon chemin, mes pierres et mes peurs, alors les angoisses des autres ne peuvent plus me déstabiliser, elles glissent sur moi comme sur un imperméable. Et si elles ont encore de l'effet sur moi c'est qu'il doit y avoir une pierre que j'ai évitée de regarder, alors allons-y...
Maintenant, je peux continuer à me balader avec tous les monstres du dessous de mon lit derrière moi, qui m'empêchent d'être qui je suis ou je peux gentiment allumer la lumière pour qu'ils disparaissent une fois pour toutes...
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